Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) se sont envolés cette année, atteignant des sommets en novembre grâce à la promesse d'investissements massifs dans les infrastructures en Chine et aux Etats-Unis.

"Un alignement parfait de facteurs encourageants a dopé les prix des métaux de base depuis la fin du mois d'octobre", a expliqué Robindranath Bhar, analyste chez Société Générale.

Ils ont au final tous affiché de solides progressions sur l'ensemble de l'année, d'autour 10% pour l'aluminium et le plomb à 45% pour l'étain et même 55% pour le zinc, en passant par 15% pour le nickel et 16% pour le cuivre.

- Trump et la Chine gonflent les prix

"Etant donné la dépendance de la Chine envers ses secteurs manufacturier et de la construction pour atteindre une croissance forte, nous étions confiants pour 2016", ont souligné les analystes de Sucden.

De fait, les mesures prises par le gouvernement chinois pour soutenir l'économie nationale ont permis aux cours des métaux de grimper à partir de fin octobre.

Mais les sommets ont été atteints après l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, début novembre.

"Donald Trump devrait viser une croissance élevée à travers des investissements dans les infrastructures, ce qui pourrait également soutenir les prix des matières premières", ont expliqué les analystes de Sucden, qui disent "espérer" que les investisseurs non-industriels continueront d'investir dans les matières premières dont la demande fondamentale reste élevée.

En fin d'année, les prix se sont quelque peu repliés. Alors que l'économie américaine reste en pleine forme et que l'inflation semble redémarrer, la Réserve fédérale (Fed) a enfin relevé de nouveau son taux directeur, et ses membres misent désormais sur un rythme plus rapide de croissance de cet indicateur, qui entraîne en général le dollar dans sa hausse.

Or, les échanges de métaux de base s'effectuent en dollar, et la hausse du billet vert fait le malheur des investisseurs utilisant d'autres devises, car ils perdent en pouvoir d'achat.


- Des marchés divisés pour 2017

Certains analystes voient dans la baisse des prix ces dernières semaines une simple correction, et s'attendent à ce que les facteurs qui ont soutenu les prix en 2016 continuent de faire effet l'année prochaine.

"L'activité manufacturière mondiale continue de grimper, tandis que le gouvernement chinois a réitéré sa volonté d'atteindre une stabilité du marché, ce qui nécessite un investissement solide dans les infrastructures pour atteindre une croissance de 6,5% du PIB", ont estimé les experts de Macquarie, qui a relevé ses estimations de prix pour 2017 pour la plupart des métaux de base.

Mais d'autres estiment au contraire que la hausse de l'année qui s'achève était trop marquée.

"Nous étions confiants pour 2016, mais nous avons été surpris par l'ampleur de la hausse des métaux de base. Au point que nous sommes désormais inquiets, l'optimisme qui règne sur la demande pourrait ne pas être justifié", ont écrit les analystes de Capital Economics, qui notent cependant que la production insuffisante de certains métaux, dont le zinc et le plomb, pourrait empêcher les prix de chuter dans une trop ample mesure.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois terminait l'année en s'échangeant à 5518 dollars vendredi à 11H15 GMT. Il avait même atteint fin novembre 6045,50 dollars la tonne, son plus haut niveau depuis juin 2015.

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